Sanctuaires normands avec Montligeon - page 2

Cela fait parti des aspirations intérieures profondes de l'homme au même titre que le désir de vivre pleinement, le désir d'aimer et d'être aimé. "On est profondément marqué lorsque le coupable échappe à toute sanction ou que l'innocent paie alors qu'il est innocent", constate Don Guillaume d'Anselme, chapelain au sanctuaire Notre-Dame de Montligeon dans l'Orne. Pourtant, cette aspiration légitime se heurte au caractère imparfait de notre monde. "Ceci dit, si elle est imparfaite, la justice des hommes trouve et doit trouver une certaine réalisation, elle n'est pas anodine."

La bonne nouvelle de la Résurrection de Jésus change de tout au tout notre avenir, notre rapport à ce qui nous attend après la mort. C'est ce que l'Eglise appelle la question des fins dernières. Mais la Résurrection change aussi notre vie, ici et maintenant. "Le corps n'est qu'une simple mécannique." C'est ce que nous partage Don Paul Denizot, le recteur du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon dans l'Orne.

Les spiritualités orientales, le boudhisme et l'hindousime en particulier, rencontrent un engouement certain en Occident depuis plusieurs décennies. Au coeur de ces religions: l'idée de réincarnation. Une notion qui fait écho à celle de résurrection des corps, clef de voute du christianisme et plus anciennement du judaisme. Quelles sont les points communs entre ces croyances? Quels sont les points d'achoppement? Pour Don Paul Denizot, recteur du sanctuaire Notre-Dame de Montligeon, dont la mission première est la prière pour les défunts: " Si le cycle de réincarnation, qui est un cycle de purification dans l'hindousime, peut être rapprocher du purgatoire chrétien, sauf que dans le purgatoire c'est moi qui suis pleinement moi et je ne change pas d'identité." Et d'ajouter: "Aujourd'hui, la réincarnation est très tendance dans une société post-chrétienne qui l'appréhende de manière très romantique avec cette idée d'une seconde chance." On oublie que les relations ici-bas disparaissent dans l'idée de réincarnation. Pour le prêtre catholique, "il y a aujourd'hui une défiance vis-à-vis du corps qu'on retrouve dans le transhumanisme ou le gender". Cette vision spiritualiste de la personne dissocie âme et corps, quand le christianisme affirme que l'homme est corps et esprit. "Je suis le corps de cette âme, explique Don Paul Denizot, et c'est là, l'un des mystères porté par la foi chrétienne."