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Le Grand Témoin RCF - page 3

présentée par Louis Daufresne

Chaque jour, Louis Daufresne apporte convivialité et regard positif, dans un esprit critique, sur l'actualité au sens large, en compagnie d'une personnalité reconnue et issue du monde intellectuel, religieux, etc.

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Episodes

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    10 octobre 2025

    Avoir foi en à la vie, c’est possible avec Laurent Gay

    17 min
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    Laurent GAY, auteur et conférencier, ancien toxicomane ayant rencontré Dieu en prison, fondateur de l’association Aidons les à grandir. Auteur de Espère ! Petit manuel pour avoir foi en la vie (Artège)

    Zombie land, c’est le surnom du quartier du XVIIIe arrondissement de Paris dans lequel Laurent Gay, ancien toxicomane, a erré une partie de sa jeunesse, avant de rencontrer Dieu en prison. Depuis vingt ans, il témoigne de sa résurrection, en particulier auprès des jeunes guettés par tous les démons du monde. On peut les surmonter et les vaincre, tel est son message qui s’adresse à tous ceux que les aléas de la vie peuvent précipiter dans les abîmes. 

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    9 octobre 2025

    L’Église n’est pas (encore) parvenue à christianiser la modernité

    17 min
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    Philippe d’IRIBARNE, polytechnicien, économiste, anthropologue, directeur de recherche au CNRS. Auteur de Au-delà des fractures chrétiennes (Salvator)

    On parle beaucoup de société « liquide », épithète popularisée par le sociologue et philosophe polonais Zygmunt Bauman. « Liquide » désigne un état produit par la déconstruction où, tout se réduisant à rien, plus rien ne tient, en particulier les institutions. En même temps, on ne cesse de parler de fractures : en politique, le bloc central, les blocs des extrêmes traduisent une assemblée ingouvernable, par exemple. En fait, les identités ne sont pas si mouvantes qu’on le dit et plus celles-ci se sentent menacées par le raz-de-marée de l’insignifiance, plus elles se durcissent, plus elles cherchent à exister. Les chrétiens n’y échappent pas et eux-mêmes sont toujours divisés sur l'attitude à tenir à l'égard de la modernité, ce projet d'humanité nouvelle dont les uns estiment qu'il accomplit les valeurs chrétiennes, quand les autres y voient une capitulation de celui-ci devant l'esprit du monde. Une tension a toujours existé entre le terrestre et le céleste mais, par le passé, l'Église est arrivée à christianiser les mœurs, la chevalerie par exemple. Aujourd'hui, le statut de la vérité et le rapport à l'islam, à l'étranger et aux autres religions sont des éléments clivants au sein du catholicisme. Un colloque se tient demain à l’Institut de France. Il s'intitule « fractures chrétiennes ». Ce colloque est organisé par des intellectuels de renom : Philippe d’Iribarne, Pierre Manent, Rémi Brague, Chantal Delsol. Mgr Matthieu Rougé, évêque de Nanterre, en conclura les travaux.

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    8 octobre 2025

    Que dire à ceux qui ne croient pas et qui disent qu'ils n'ont pas besoin de Dieu pour vivre ?

    17 min
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    Emmanuel FALQUE, philosophe, professeur à la Faculté de philosophie de l’Institut Catholique de Paris, spécialiste de philosophie médiévale et contemporaine. Auteur de Nouvelle lettre sur l'apologétique (éditions du Cerf)

    Le christianisme est-il en train de sortir des catacombes médiatiques et intellectuelles, dans lesquelles il s’est laissé enfermer par une modernité prompte à se débarrasser de toutes les vieilleries qu’il s’agisse de la statue de Dieu ou de la figure du père ? Des signes montrent une résurgence. Par exemple, à Nice, se déroule jusqu’à dimanche le Festival mille raisons de croire, en partenariat avec la ville qui a mis à disposition le Centre des Congrès OcéaNice, où s’est tenu le Sommet des Océans début juin. Les organisateurs sont des pionniers de l’apologétique, le fait de pouvoir rendre compte de la foi par la raison, histoire de dire qu’il y a beaucoup plus de raisons de croire dans le dieu des chrétiens que dans n’importe quel autre. C’est aussi une manière de rompre avec une pastorale de bons sentiments qui s’exonère de devoir se justifier, et montre ainsi ses limites. L’esprit contemporain, spécialisé dans des métiers qualifiés, exige qu’on argumente. Philosophe, Emmanuel Falque renouvelle le regard sur l’apologétique, au fil d'un essai engagé et à la lumière de deux penseurs, le père Henri de Lubac et son maître-ouvrage sur le drame de l’humanisme athée (1944), et Maurice Blondel, auteur d'une lettre sur l'apologétique en 1896. Il y a plusieurs formes d'athéisme : aux religions séculières qui combattaient Dieu a succédé de nos jours une idéologie ne disant pas son nom et qui se contente juste de l'ignorer. C'est un athéisme cohérent dont les chrétiens doivent tenir compte. Pourquoi l'autre aurait-il besoin de ce qui me fait vivre ? Pourquoi le manque que nous ressentons tous serait-il d'ordre surnaturel ? Pour Emmanuel Falque, la question n'est plus de savoir qu'est-ce que Dieu, qui est Dieu ou comment est Dieu mais la question est : Où est Dieu ? L’homme ne se suffit jamais à lui-même. C’est à l’intérieur qu’il faut Le chercher. Un trésor est caché dedans, comme dit la fable. Mais cela postule l'échange respectueux, la capacité à être enrichi par celui qui ne croit pas. Naguère, la conscience du salut unissait les hommes. Aujourd'hui, c'est juste celle de la finitude. C'est de là qu'il faut (re)partir.

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    7 octobre 2025

    La France, pays le plus philosémite du monde

    17 min
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    Denis OLIVENNES, normalien, chef d’entreprise, essayiste. Auteur de Dictionnaire amoureux des juifs de France (Plon)

    Une minute de silence à Jérusalem ce matin pour marquer le deuxième anniversaire du jour le plus meurtrier qu’ait connu Israël, sur fond de pourparlers indirects avec le Hamas et de l'espoir ténu de la libération des otages à Gaza et de la fin de la guerre qui a dévasté ce territoire. Entre les cactus et les eucalyptus du désert du Néguev, une fresque représente les portraits de tous ceux qui ont été tués lors de la fête techno, ponctuée de nombreux visages souriants. Des portraits, Denis Olivennes en dessine aussi avec sa plume, au fil d’un Dictionnaire amoureux des juifs de France, comme si l’urgence commandait de se souvenir que notre pays est l’un des plus philosémites du monde. Deux ans après le 7 octobre, au-delà de la sidération, c’est la peur de voir l’ignorance abîmer la réalité d’une si longue présence, même si on limite le plus souvent l’assimilation des juifs à trois  mesures, la citoyenneté obtenue en 1791, le décret de 1808 sur le consistoire et le décret d’Adolphe Crémieux octroyant la citoyenneté aux juifs d’Algérie (1870). Au-delà de ces actes, c’est un tutoiement multiséculaire entre les juifs et la France, y compris à l’ère médiévale. 114 entrées permettent ici d’en saisir la diversité, d’Offenbach à Gérard Oury. En politique, Robert Badinter panthéonisé jeudi illustre cette longue tradition. Politiquement, les juifs se sont inscrits dans le courant progressiste, identifié à une forme de prophétisme. La gauche, après l’affaire Dreyfus, épouse ce mouvement, portant au pouvoir un Léon Blum. Mai 68 fait émerger bon nombre d’intellectuels juifs à l’extrême-gauche, laquelle aujourd’hui se rétracte sur une histoire antisémite antérieure à l’affaire Dreyfus et qui assimile le juif à l’argent et à l’ennemi des travailleurs, sur fond de complicité avec l’islamisme.

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    6 octobre 2025

    À travers la diagonale du vide en famille, à pied, et avec un bébé !

    17 min
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    Romain BRÈS, père d’une famille qui a traversé la France à pied. Auteurs de Une famille en chemin - la diagonale du vide (Transboréal)

    Un récit d’aventure tout près de chez vous. En avril 2024, Romain et Justine Brès quittent Sedan pour rejoindre Saint-Jean-Pied-de-Port, soit 1 500 kilomètres en quatre mois, à travers ce qu’on appelle « la diagonale du vide », cette bande de territoire allant des Ardennes aux Pyrénées. Ils s’étaient connus dans l’industrie de la défense et les voilà, après un coup du sort professionnel, qu’ils ressentent le besoin de partir sur les sentiers désertés avec Homère, leur bébé de trois mois, assis dans sa poussette. Romain et Justine Brès mendient alors l’hospitalité qui sera chaque jour au rendez-vous. Ils découvrent la générosité de ces Français que les media invisibilisent le plus souvent ou regardent de manière péjorative. Ils découvrent aussi la richesse de paysages modelés par des hommes fiers d’être enracinés dans un terroir, malgré l’exode rural. Depuis lors, la famille Brès a arpenté d’autres contrées comme le Caucase.

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    3 octobre 2025

    Avec saint Thomas More, s’engager en conscience

    17 min
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    François-Daniel MIGEON, polytechnicien, fondateur du Thomas More Leadership Institute (TMLI). Auteur de Thomas More, l’art de diriger (Salvator)

    Et si en l’absence de gouvernement, on s’intéressait à l’art de diriger. Une figure peut nous inspirer – qui paya de sa tête son opposition au roi Henri VIII qu’il refusait de reconnaître comme chef suprême de l’Église d’Angleterre. Il y a 25 ans, saint Thomas More était proclamé patron des responsables politiques et des juristes. En écho à son enseignement du XVIe siècle, un colloque se tient samedi 11 octobre à l’Institut catholique de Paris : Il s’intitule « s’engager en conscience ». C’est François-Daniel Migeon, passé par l’école polytechnique et McKinsey, qui l’organise au titre Thomas More Leadership Institute (TMLI) qu’il a fondé. « Il faut tout réinventer », estime-t-il, et seule la conscience peut le faire. Plus qu’un mot, c’est un lieu où l’on se parle et d’où l’homme se saisit de sa nature. Chacun en a une. C’est un antidote à la fuite et à la haine. La conscience rapproche et unit, tandis que les convictions divisent. Conscience rime avec confiance : elle mise sur le meilleur de l’autre. Participeront à cet événement Jean-Dominique Sénard, président du CA de Renault Group, Élisabeth Balladur, médecin et vice-présidente de la Coordination régionale des soins palliatifs d’Île-de-France, et Loïc Hervé, vice-président du Sénat. Pour être en conscience, on a besoin de silence, d’intimité avec soi-même. La démocratie devrait être un lieu de pudeur et de retenue, conditions pour faire émerger la conscience d'une nation. On ne peut se contenter de la situation actuelle où se confrontent avec fracas des représentations du réel qui se jugent inconciliables et postulent la destruction de l’adversaire.

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    2 octobre 2025

    Le christianisme est-il la religion du bien-être ?

    17 min
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    Frère Sylvain DETOC, dominicain, docteur en littérature et en théologie. Auteur de Au bon plaisir de Dieu (éditions du Cerf)

    Souvent, dans le christianisme, on a fait rimer calice et cilice, le Christ et la Croix, l’oblation et la souffrance. Il fallait maltraiter son corps pour sauver son âme. Il y aurait tant de choses à dire sur les rapports entre l’âme et le corps. Résumons en disant que les passions méritent d’être domptées sinon on risque d’être submergées par ses excès. Présenter le christianisme comme l’évangile du bien-être est contre-intuitif. Sans angoisse métaphysique, toute religion n’est pas condamnée à fermer boutique ? Pourtant, on ne peut pas se complaire dans une vision janséniste, rivée à la compression du corps et à l’extinction des désirs. Le Christ a pris soin du corps pour atteindre l’âme et la résurrection promise à l’homme concerne son être tout entier. Loin de cautionner la culture lascive du consumérisme sexuel, le frère Detoc invite à détoxifier notre foi, à la voir sous un jour heureux et positif qui, sans exclure la mortification, n’en fait pas le but de la vie. Il n’y a pas de mal à se faire du bien, pour peu que le bien soit correctement défini. On ne fait pas avancer l’Église en se détruisant.

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    1 octobre 2025

    Un seul en scène unique en l’honneur de sainte Thérèse de Lisieux

    17 min
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    Jade LANZA, comédienne et auteur

    Comment la petite Thérèse est-elle devenue sainte Thérèse de Lisieux, cette héroïne de Dieu dont la figure est connue et vénérée partout dans le monde ? Cent ans après sa canonisation, un spectacle met en lumière l’influence que ses parents Louis et Zélie Martin ont pu exercer sur leur progéniture, en particulier le regard peu connu de sa mère Zélie, qui lui a transmis un héritage spirituel précieux, à savoir la confiance en l’amour de Dieu, même au cœur des épreuves. Bien que Thérèse ait perdu sa mère très jeune, ce lien a marqué la carmélite normande tout au long de sa courte vie. Ce seul en scène de Jade Lanza se déroule ce soir à l’espace Bernanos, avec une mise en scène de Jean-Marco Montalto. Trois chapitres, les lettres, le récit et le poème, vont scander ce spectacle qui doit faire ensuite l’objet d’une tournée.

    Vivre d'Amour : Mercredi 1er octobre, 19h30 à l'Espace Bernanos (4 rue du Havre, Paris IXe)

    https://espace-bernanos.com/event/vivre-damour/?event_date=2025-10-01 

     

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    30 septembre 2025

    Le synode, ça continue !

    17 min
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    Sœur Christine DANEL, médecin, ancienne supérieure générale des religieuses Xavière. A participé à l’ouvrage collectif Pourquoi rester dans l’Église ? Six regards de femmes (éditions de l’Emmanuel)

    La question peut paraître insolite : pourquoi rester dans l’Église ? Se la poser, n’est-ce pas déjà l’avoir quittée ? Six femmes posent leur regard sur cette réalité, avec leurs doutes et leurs espoirs. Cela fait longtemps que les églises sont désertées par le plus grand nombre - qui est passé à autre chose, au moment où l’institution, c’est le paradoxe, aspirait à se rapprocher des gens. Pour un nouveau baptisé, quinze quittent l’Église, soulignent ces six femmes, philosophe, exégète ou théologienne. Comment se résoudre à cette déprise et surtout comment l’expliquer, alors que le message évangélique n’a rien perdu de son attrait ni de son intensité ? Pourquoi l’institution a-t-elle tant de mal à digérer la question des abus et, surtout, à faire en sorte que les personnes qui souffrent soient prises en compte ? Les travaux du synode entamé en 2021 ont fait l'objet d'un document final de portée magistérielle. Il convient de le faire connaître et d'en concrétiser les recommandations.

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    29 septembre 2025

    Philippe Royer lance Redonner du sens, pour renouveler l’offre politique

    17 min
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    Philippe ROYER, entrepreneur, cofondateur du réseau Cléophas Sens & Performances, président de Fratello, ancien dirigeant des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), fondateur de Redonner du sens. Auteur de Fils de paysan - notre bon sens commun (Fayard)

    Tel un orage de grêle, la condamnation de Nicolas Sarkozy a essoré le champ médiatique, sur lequel les agriculteurs en colère avaient planté l’épouvantail de leur mobilisation. Et pourtant la chose est sérieuse : il s’agissait de dénoncer le projet d'accord de libre-échange entre l'Union européenne et des pays latino-américains du Mercosur dont Bruxelles a lancé au début du mois le processus de ratification. La France, hier très opposée, semble depuis lors se montrer moins défavorable. Et si, dans tous les domaines, on en revenait au bon sens paysan, “notre bon sens commun”. Le rond-point des gilets jaunes serait-il une métaphore de la politique, qui coûte cher et tourne en rond et que le moindre obstacle suffit à paralyser. Quelle direction ce bon sens pourrait-il nous indiquer ? C’est toute la question soulevée par Philippe Royer, entrepreneur et ancien dirigeant des Entrepreneurs et dirigeants chrétiens (EDC), fondateur de Redonner du sens, initiative destinée à renouveler la vie politique.

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    26 septembre 2025

    La famille doit être reconnue comme un acteur économique majeur

    17 min
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    Jean-Didier LECAILLON, économiste, professeur émérite à l’université Paris-Panthéon-Assas, spécialiste de la famille, prix Jean-Paul II 2025. Auteur de La famille au cœur de l’économie (Salvator)

    C’est un peu un paradoxe de la politique et des media que l’on parle peu de ce que les gens placent au cœur de leur vie. La famille n’est plus un mot très sollicité. Sans doute l’a-t-elle abusivement par d’autres régimes en d’autres temps. En France, près de 80 % des Français vivent en famille. 71 % des enfants mineurs vivent avec les deux parents. 90 % des Français considèrent qu’avoir un enfant est source de bonheur pour les parents. Pourtant, malgré ce caractère plébiscitaire, de moins en moins d’attention est portée à la famille, qui n’a plus de ministère propre et dont les avantages fiscaux et sociaux se sont réduits depuis François Hollande. Beaucoup d’associations familiales avaient alors dénoncé une érosion de l’universalité des allocations familiales. Aujourd’hui, et pour la première fois depuis 1945, le solde naturel est négatif : entre juin 2024 et mai 2025, 651 200 décès ont été enregistrés contre 650 400 naissances. Si la politique familiale concerne l’éducation, la politique nataliste renvoie à l’incitation. Dans les deux cas, il s’agit d’un investissement. Or la science économique ne reconnaît pas la création de richesse de l’unité domestique, laquelle est perçue sous le seul angle de la consommation (ménages familiaux). Le fait qu’elle soit placée sous la tutelle des affaires sociales, comme le chômage ou la maladie, témoigne du peu de cas qu’on lui porte. Pourtant, la famille conditionne pourtant toute l’équation économique et budgétaire.

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    25 septembre 2025

    Le bien commun, quelle efficacité politique et économique ?

    17 min
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    Bénédicte RENAUD-BOULESTEIX, haut fonctionnaire, docteur en études politiques de l’EHESS. Co-auteur de Bien commun : quelle efficacité politique et économique de la prescription morale ? (Hermann)

    Pour l’Église catholique, le bien commun est « l’ensemble des conditions sociales qui permettent à la personne, aux familles et aux groupes, d’atteindre plus pleinement et plus facilement leur perfection propre ». Il ne s’agit donc pas d’une addition ou d’une juxtaposition d’intérêts particuliers, ni d’un intérêt général abstrait. C’est ce qui rend possible l’épanouissement de chaque personne, eu égard à sa dignité et à sa vocation. Le bien commun requiert la participation de chaque citoyen qui a une responsabilité, selon ses moyens. La finalité est transcendante : le bien commun trouve son accomplissement ultime en Dieu. L’ordre social n’est pas une fin en soi mais doit ouvrir à la vie spirituelle et au salut. Un ouvrage collectif, fruit d’un colloque qui s’est tenu en 2023 à l’Institut catholique de Paris, éclaire les diverses significations de la notion de bien commun en retraçant sa généalogie de saint Thomas d’Aquin à nos jours. Mais une question demeure : quelle peut être l’efficacité de cette notion ? Comment la mettre en pratique dans une société éclatée où il existe une impossibilité de l’action commune ? Et puis, le bien commun risque d’être victime de son succès : c’est une notion miroir où chacun projette son désir d’influence, ce qui est sans doute le moins bon service à lui rendre.

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    24 septembre 2025

    Voyage au cœur des contradictions françaises

    17 min
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    Gilles-Martin CHAUFFIER, ancien journaliste à Paris-Match, romancier. Auteur de Les lettres qataries (Albin Michel) 

    C’est l’autre qui nous révèle à nous-mêmes, nous dit qui nous sommes. Quand Montesquieu écrit ses fameuses lettres persanes, c’est le regard neuf d’un étranger qui rend compte au plus juste de la réalité qu’il observe. Bien sûr, il s’agit d’un artifice, d’un procédé un peu déloyal, car ce décentrement est factice. Montesquieu n’avait rien de persan. Ce truchement littéraire, Gilles-Martin Chauffier, notamment distingué par le prix Interallié, l’utilise dans ses lettres qataries dont l’idée est de faire apparaître les bizarreries, les contradictions françaises : celles-ci font le charme de cette nation dont l’étoile brille encore, même si elle illumine moins le monde. Surtout, ce qui est typiquement français se perd ; notre pays se normalise, même si son art de vivre, où prime ce charme de l’inutile, attire encore. Il y a une impertinence, une attitude à la fois moqueuse et joyeuse, qui font l’âme de la France et qui, aujourd’hui, souffre sous les injonctions sectaires de toutes les ligues de vertus, d'une laïcité intégriste aussi, qui érigent partout des interdits de penser et de faire.

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    23 septembre 2025

    Qu'est-ce qui nous rend humain et… inhumain ?

    17 min
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    Martin STEFFENS, agrégé de philosophie, enseignant en classes préparatoires à Strasbourg. Auteur de Ce qui nous fait humains - une métaphysique des marges (DDB)

    Les crimes contre l’humanité, expression usitée depuis les opérations menées à Gaza par l’armée israélienne, appartiennent au lexique du droit international dont ils constituent des violations très graves. Ils forment à ce titre une catégorie à part destinée à réprimer des actes commis à grande échelle contre des populations civiles. Mais, au juste, comment distinguer ce qui est humain de ce qui ne l’est pas ? La frontière ne passe pas seulement entre l’homme et l’animal mais entre les humains eux-mêmes. Martin Steffens réfléchit notamment à la notion de non-emprunt de Marcel Mauss : on choisit d’être et le groupe, craignant que son existence s’arrête, pose une limite à sa compassion. Dans quelle mesure cette conception coïncide-t-elle avec la vision chrétienne du prochain ? Le philosophe distingue en outre trois idéaux-types : le migrant, qui ne va nulle part et n’est nulle part chez lui, le touriste, qui va partout et se sent partout chez lui, et le pèlerin - que nous sommes tous - et dont il décrit le caractère singulier.

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    22 septembre 2025

    L’euro ne pourra pas longtemps masqué l’irresponsabilité française

    17 min
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    Didier CAHEN, économiste, délégué général d’Eurofi. Auteur de L’euro en danger (Odile Jacob)

    Depuis le rapport Werner et le sommet de La Haye en 1969, les pays européens n’ont cessé d’avancer pas à pas vers l’intégration économique et monétaire. Celle-ci a servi de boussole et d’horizon à tout un discours performatif sur le progrès social que ce mouvement engendrerait, même si l’opinion se montra beaucoup plus timide, comme l’illustra le oui du bout des lèvres au traité de Maastricht en 1992 et le non à massif à la Constitution européenne en 2005. Une question se pose : la monnaie unique a-t-elle tenu ses promesses ? Ou plutôt : n’a-t-elle pas été dévoyée ? L’euro a encouragé l’indiscipline budgétaire en apportant une protection sans contrepartie, c’est-à-dire sans la responsabilité. Ainsi l’endettement est-il devenu abyssal et la dépense publique incontrôlée : elle représente environ 57 % du PIB, ce qui place la France parmi les pays les plus dépensiers d’Europe. L’union monétaire est-elle possible sans discipline économique ? Pour Didier Cahen, économiste, il faut dépenser moins, taxer moins, et travailler plus. Or, la France prend le chemin inverse de cette politique. Ce n’est pas d’argent dont notre pays a besoin mais d’investissement productif, de rémunération du risque. Si d’ici à 2027, la trajectoire de la France ne s’infléchit pas, les marchés risquent de se manifester d’une manière aussi vive que brutale.

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    19 septembre 2025

    Couleur framboise, le spectacle de Mehdi Djaadi sur l’infertilité masculine

    17 min
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    Mehdi Emmanuel DJAADI, comédien

    Il s’était fait connaître avec le seul-en-scène Coming out, de 2019 à 2024, qui avait attiré quelque 100000 personnes. Mehdi Djaadi y retraçait son odyssée spirituelle de l’islam au catholicisme, spectacle qui lui a valu d’être nommé aux Molières 2023. L’humoriste sait aborder les questions sensibles. Comme le relève avec justesse une critique à son endroit « l'humour n'est jamais bien loin de la profondeur. Le rire, ici, c’est un liant. Une forme. Une manière de raconter. Mais ce n’est pas le rire que Mehdi Djaadi cherche à faire passer avant tout. (…) Il parle de lui, de ce qui l’a construit, de ses doutes, de ses choix, de ses failles ». À plus forte raison sur un sujet intime comme celui de l’infertilité masculine, thème de son dernier opus intitulé Couleur framboise, (mercredi et jeudi jusqu’au 11 décembre au Studio des Champs-Élysées, Paris VIIIe, mise en scène Thibaut Evrard). En ce temps d’effondrement démographique, où l’on projette qu’à terme seul un quart de l’humanité pourra engendrer, Mehdi Djaadi interroge un sujet à la fois intime et social. Il amène aussi à considérer le regard que l’homme porte sur lui, cette masculinité dont on dit parfois qu’elle est toxique. Son regard puise dans trois consciences qu’il fait dialoguer, islamique (celle de son héritage), chrétienne (celle qu’il a choisie) et athée (celle qui occupe toujours une part en nous).

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    18 septembre 2025

    Dans quelle mesure la morale catholique peut-elle évoluer ?

    17 min
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    Thibaud COLLIN, professeur agrégé de philosophie en classes préparatoires, chroniqueur à L’Homme nouveau. Auteur d’Un changement de paradigme dans la morale catholique ? (éditions de l’Homme nouveau)

    Comme le disait Jean Daniel, grande figure du journalisme et mort centenaire, la tentation est toujours grande de « préférer l’erreur qui rapproche à la vérité qui sépare ». Cela concerne autant les hommes que les institutions. Par exemple, très tôt, l’Église milita contre l’esclavage à une époque où il était la norme. Sa lutte constante, notamment avec sainte Bathilde, lui permit d’en venir à bout mais il fallut des siècles pour cela. De même, l’Église batailla-t-elle durement pour que le consentement fût le socle et la raison d’être du mariage. Au fond, ce qui lui importe, c’est la dignité de l’homme mais cette dignité ne va pas de soi, n’est pas un donné de sa nature pêcheresse. En vertu de cette dignité, miroir de celle infinie de Dieu, l'Église, à l’époque contemporaine, prend des positions fort éloignées de l’évolution des mœurs qui s’emballa à partir des années soixante. En 1968, Paul VI publie l’encyclique Humanae Vitae. Beaucoup s’attendent à une ouverture sur la contraception artificielle mais le pape réaffirme que chaque acte conjugal doit rester ouvert à la transmission de la vie. Jean-Paul II assoit cette position dans encyclique Veritatis splendor (1993) et Benoît XVI continue dans cette voie. Le pape François marque une inflexion dans Amoris laetitia (2016). D’un texte pontifical à l’autre, la morale peut-elle évoluer ? Le philosophe Thibaud Collin s’interroge sur un changement de paradigme, expression à laquelle il préfère le développement homogène. Car inflexion ne rime pas avec contradiction. La question profonde est : sur des sujets intimes et sensibles, qui engage le corps mais aussi tout le corps social, que croire et qui croire et quelle attitude adopter devant la vie et le mystère de notre condition ?

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    17 septembre 2025

    L'intelligence artificielle mérite d'être régulée...intelligemment, afin de protéger les plus vulnérables

    17 min
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    Laurence DEVILLERS, professeur à la Sorbonne, chercheuse au Laboratoire d’informatique pour la mécanique et les sciences de l’ingénieur (Limsi) du CNRS. Auteur de l’IA, ange ou démon - le monde de l’invisible (éditions du Cerf)

    De la reconstruction de Notre-Dame de Paris à celle, virtuelle, d'Angkor au Cambodge ou à la surveillance de sites remarquables en zones de guerre, les technologies numériques et l'IA révolutionnent la sauvegarde du patrimoine mondial. Là où Eugène Viollet-Le-Duc (1814-1879) faisait ses relevés à la main et se livrait à des campagnes de moulages en plâtre pour restaurer Notre-Dame, architectes et spécialistes du patrimoine ont aujourd'hui accès à des doubles numériques très précis du chef d'œuvre de l'art gothique, dévasté par un incendie en 2019. L’intelligence artificielle joue ici son rôle d’auxiliaire du beau et du bien. La même innovation peut se livrer à une forme de brigandage : c’est le cas avec les géants de la tech qui ont aspiré la « totalité de la musique mondiale » sans respecter le droit d'auteur, selon une organisation internationale d'éditeurs de musique. Puissance de l’invisible, l’IA n’a jamais fini de faire réfléchir aux promesses venimeuses qu’elle contient. Une sujet aussi inépuisable que la logorrhée souvent pâteuse et aseptisée de ChatGPT. La question est : comment l’IA pourrait modifier non seulement ce que nous faisons mais aussi ce que nous percevons du réel et de l’intime. Ces machines sont arrivées en 2022 sans aucun mode d’emploi, sans que l’on mesure les conséquences de leur usage sur les esprits jeunes ou fragiles. ChatGPT envisage même de s’intégrer au fabricant de poupées Mattel. Laurence Devillers ne tombe ni dans la peur irrationnelle ni dans l’enthousiasme aveugle. Elle plaide pour la régulation intelligente, alors que le discours sur l’IA est souvent l’apanage des milieux économiques qui perçoivent le gain qu’ils peuvent en faire, tant sur le plan financier qu’humain. Ne pas céder à cette vision irresponsable sera sans doute l’une des priorités du pape Léon XIV dont on pense qu’il pourrait consacrer sa première encyclique à ce sujet.

  • © RND-RCF
    16 septembre 2025

    Se souvient-on qu'Albert Camus vénérait la personne du Christ ?

    17 min
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    Véronique ALBANEL, professeur de philosophie aux Facultés Loyola Paris, spécialiste d'Albert Camus. Auteur de Le Christ d’Albert Camus (DDB)

    Sans doute, en nous écoutant, cherchez-vous un sens à votre vie, laquelle est probablement tiraillée entre le désir d’unité et le chaos du monde auquel l’actualité nous confronte tous les jours. Albert Camus, face à l’absurde, avait esquissé trois issues : le suicide (qu’il rejette), l’illusion religieuse ou métaphysique (qu’il refuse), et enfin l’acceptation lucide. Camus fut animé par une vision négative du christianisme historique, faisant reposer le monde sur la compréhension, la part d’innocence de chacun, plutôt que sur la condamnation. Il estime que l’Eglise a trahi le message du Christ, qu’il voyait aux côtés de pauvres sans terre et sans pain et non du côté des puissants et du jugement. Peut-on accepter le Christ souffrant et rejeter le salut, le sens métaphysique de ses souffrances ? Quel est ce Christ de l’homme révolté ? S’il est « impossible de christianiser Camus », ainsi que le dit Véronique Albanel, il n’est pas non plus possible de passer à côté du dialogue auquel il invite entre croyants et non-croyants. Si ses échanges avec François Mauriac ont pu être marquants, ceux-ci ne dispensent, le temps faisant son œuvre, de renouer avec sa pensée et ceux qui s’en réclament. Mort en 1960, le clergé de l’époque préconciliaire se prêtait guère au dialogue avec les subtilités camusiennes. Il y eut donc un rendez-vous manqué. Les choses eussent sans doute été différentes si l’écrivain avait vécu plus longtemps. L’écho de son œuvre étant encore si puissant qu’il n’est pas trop tard pour l’aborder sous l’angle du Christ.

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    15 septembre 2025

    La France, terrain de chasse de la criminalité verte

    17 min
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    Marc LOMAZZI, journaliste, ancien rédacteur en chef adjoint du Parisien., spécialiste des questions d’environnement. Auteur de Le livre noir de la criminalité verte (Calmann Lévy)

    On connaissait le narcotrafic, moins l’écotrafic. De toutes les formes de criminalité, il en est une dont on parle peu, alors qu’on pourrait s’attendre que le discours politique s’en fît l’écho d’une manière aussi bruyante que résolue. Il s’agit de la criminalité verte. Jusqu’à présent, le discours écologique s’efforce de sensibiliser le citoyen, de le rendre vertueux, pour qu’il trie ses déchets et ne jette pas ses gravats n’importe où. Mais il s’intéresse peu à une réalité qui prend de plus en plus d’ampleur, à mesure que la mondialisation permet aux flux de circuler librement : c’est le brigandage de l’environnement, le pillage des forêts, des espèces protégées, l’arnaque aux dispositifs de rénovation énergétique ou le trafic de déchets. Sur tous points, la France est un terrain de chasse de premier choix. Pourtant, les autorités agissent, autant qu’elles le peuvent, dans l’attente de la création d’un parquet national et d’une structure policière centralisée et dédiée. 

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