11 novembre 2021
La Musique à Angers pendant la Première Guerre mondiale
Intervenant : Denis Huneau, maitre de conférence et responsable de la filière musicologie à l'UCO
Dans les premiers mois du conflit, la ville se trouve confrontée à une quasi-absence de spectacles, hormis la musique que l’on peut entendre à la cathédrale. Toute représentation théâtrale ou concert symphonique cesse, le Grand Théâtre est désormais sans vie. Au rythme des départs des musiciens pour le front, Angers se vide de l’essentiel de ses artistes. La musique n’a plus droit de cité que dans un cadre religieux et catholique, dont Angers est une place forte, et les « concerts » ont désormais pour l’essentiel une visée charitable.
La ville bénéficie néanmoins, durant une partie de la Grande Guerre, de la présence sur son sol d’un musicien – presque – angevin d’origine, l’organiste Jean Huré (1877-1930), qui va fortement contribuer à l’organisation de concerts de qualité et à la diversification d’une offre musicale qui aurait été sinon bien uniforme. L’agglomération accueillant, de plus, des hôpitaux provisoires sur son sol, des artistes itinérants viennent régulièrement apporter leur soutien moral aux troupes.
Au fil du temps cependant, le quotidien se réorganise. Il reste des artistes et il faut bien les employer. Alors, le Grand Théâtre se reconvertit en… cinéma. Et la ville s’adapte ainsi aux circonstances tragiques de son époque.
Droits image: Guerre 14-18