
A vrai dire... RCF - page 20
présentée par Alain Charlier, Béatrice Ducellier, Thierry Grenet, P. Vincent de Labarthe, Anne-Cécile Suzanne, Marc Tesniere, Lecointre Vianney
Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
Partager
Partager
Flux RSS
Episodes
Trier
28 septembre 2023Le pape François et l’immigration
À Marseille, lors des rencontres méditerranéennes la semaine dernière, le pape François s’est focalisé sur l’immigration, et le « devoir d’humanité » de secourir les personnes qui risquent de se noyer. Simon Gouin, co-fondateur du magazine normand en ligne Grand-Format, revient sur les violences subies par les femmes migrantes.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
22 septembre 2023De la Responsabilité Sociétale des Entreprises
Ne nous voilons pas la face : si nous ne faisons rien, le monde court à la
catastrophe ! Cet été, de nombreux records de chaleur ont été battus à travers
toute la planète (même s’il faut bien dire que nous avons été relativement
épargnés en Normandie, sauf en septembre), signe d’un réchauffement
climatique encore plus rapide que prévu. Dans le même temps, la biodiversité
s’effondre. Ce lundi, Ouest-France publiait une double-page sur le déclin de la
population des insectes qui a, dans certains cas, atteint plus de 50 % en à peine
dix ans 1 . Or, nous ne pourrions pas survivre sans eux car les écosystèmes et donc
les rendements agricoles en dépendent.
Dans ce même journal 2 , le climatologue Jean Jouzel, lanceur d’alertes depuis
1987, soit 36 ans quand même, fait part de sa récente intervention dans le cadre
des rencontres annuelles du Medef au cours de laquelle les patrons français, au
nom de la « vie réelle », semblent s’accommoder d’une transition qui prendra
encore beaucoup de temps, ce qui revient implicitement à accepter un
réchauffement climatique de 3 à 4°C aux conséquences incommensurables, y
compris d’ailleurs en terme économique.
Dans une récente tribune de La Croix 3 , cette fois, Fabrice Bonnifet, président
du Collège des directeurs du développement durable et lui-même directeur du
développement durable du Groupe Bouygues, apporte heureusement, si l’on
peut dire, un autre point de vue que celui du Medef. Il dénonce le fait que,
jusqu’à présent, les politiques de responsabilité sociétale des entreprises (RSE)
n’ont pas été transformatives et, pire, qu’elles ont « contribué à pérenniser des
modèles éculés ». Il appelle à une rupture : que l’on cesse de continuer de
privilégier le superflu, que l’on réinvente des modèles d’affaires contributifs et
régénératifs qui s’appuieraient nécessairement sur la sobriété.
Et oui, Jean Jouzel et Fabrice Bonnifet se rejoignent pour dire que cette
sobriété peut être désirable. « Il est temps de cesser d’infantiliser les gens en leur
faisant miroiter des illusions techno-solutionnistes », mais certainement pas de
renoncer à l’innovation au service d’un développement économique équilibré, la
raison d’être des entreprises étant de redonner du sens au progrès et à nos vies.
Pour cela, abandonnons une vision datée de la réussite !
1 Entretien avec Dave Goulson, professeur de biologie à l’Université du Sussex, dans Ouest-France du lundi
18 septembre.
2 Ouest-France du même jour.
3 Tribune dans la rubrique A vif de La Croix datée du lundi 11 septembre.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
19 septembre 2023La Turquie, l'Europe et les autres
Chers amis, ne trouvez-vous pas que le monde change si vite qu’on ne sait plus où donner de la tête…
Tenez, il y a deux jours, j’apprenais qu’Erdogan, le chef d’Etat de la Turquie, projetait de prendre ses
distances avec l’Union européenne. Après l’Afrique qui décide de se dégager résolument de
l’influence française, c’est donc le tour de la Turquie. Arrêtons-nous donc sur cette proclamation
d’Erdogan qui marque un tournant dans les relations entre l’Europe supranationale et la Turquie. Au
cours de la construction européenne, au siècle dernier, la Turquie a manifesté très tôt son souhait de
rejoindre l’UE à l’époque où elle n’était encore qu’une union économique. Les premières
négociations avaient amené la Turquie à déposer sa candidature qui remonte à 1999. Aucun pays
n’est resté aussi longtemps dans les limbes de l’union politique avec l’Europe et cependant
l’attraction de la Turquie vers l’Europe ne s’était jamais démentie. Et aujourd’hui, Recep Erdogan
prend le risque de marcher soudain à rebours de l’histoire contemporaine. On pourrait penser qu’il
s’agit d’une manière de pression sur l’Europe, et c’est vrai que le Parlement européen vient
justement, dans un nouveau rapport, de décourager une nouvelle fois la perspective d’une adhésion
de la Turquie à moyenne échéance. Mais le fait est là : Erdogan s’est prononcé pour la première fois
depuis des décennies contre l’Europe. Et si l’a fait, on peut raisonnablement penser que c’est parce
que l’attraction européenne n’opère plus. On ne peut s’empêcher de penser, et là je déplace un peu
mon propos, que la guerre en Ukraine et l’épopée des BRICS sont passés par là. Les BRICS : ce groupe
intercontinental de nations post-émergentes qui vient d’accueillir six nouvelles nations de poids, lui
conférant un rayonnement subit et, dans certains domaines, une primauté stratégique (comme la
production de matières premières) ; par contrecoup, le soleil occidental incarné par le G7, pâlit. Pire
que cela, alors que les BRICS apparaissent comme l’incarnation d’un bloc multipolaire sans chef de
file autoproclamé, il apparaît assez nettement désormais que le G7, c’est d’abord, surtout et même
de plus en plus les Etats-Unis ; dans ces conditions, qu’en est-il de la souveraineté et du destin des
nations qui lui sont affiliées ? Décidément, les empires qui ne trouvent leur légitimité qu’en eux-
mêmes n’ont bien souvent que l’apparence de la puissance. « Le gouvernement de la terre, dit Ben
Sira, est dans la main du Seigneur qui, le moment venu, suscite l’homme providentiel. » Que Dieu
vous bénisse.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
14 septembre 2023Une bonne nouvelle de cet été
Face au changement climatique, peut-on continuer à construire autant et comme avant ? Début juillet, Caen la Mer a fait une annonce inédite. Simon Gouin, co-fondateur du magazine normand en ligne Grand-Format, revient sur cette actualité.
Pour en savoir plus sur ce sujet de l’architecture durable, lire l’interview d’Elisabeth Taudière sur Grand-Format.
https://grand-format.net/articles/pour-une-architecture-plus-ecologique/Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
14 septembre 2023Parole forte
Vous ne pouvez pas
Créer de la prospérité en décourageant l'épargne,
Donner la force au faible en affaiblissant le fort,
Aider le salarié en anéantissant l'employeur,
Favoriser la fraternité humaine en encourageant la lutte des classes,
Aider le pauvre en ruinant le riche,
Eviter les ennuis en dépensant plus que vous ne gagnez,
Forcer le caractère et le courage en décourageant l'initiative et l'indépendance,
Aider les hommes continuellement en faisant pour eux ce qu'ils pourraient et devraient faire d'eux-mêmes.
Abraham LincolnDroits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
8 septembre 2023Abayas et laïcité (annule et remplace la précédente envo
C’est de saison : je souhaite revenir sur la polémique de la rentrée qui fait suite à la directive du ministre de l’Education nationale qui interdit aux élèves le port de tenues de type abayas ou qamis parce qu’elles manifestent ostensiblement en milieu scolaire une appartenance religieuse.
En cela, le ministre est bien dans l’esprit de la loi de 2004 qui faisait elle-
même suite aux premières polémiques sur le port du voile à l’école. Mais le
problème est-il pris par le bon bout quand on cible ainsi la religion au risque de
stigmatiser nos compatriotes musulmans ?
Contrairement à ce qui est souvent avancé, la laïcité en France ne renvoie pas
le fait religieux « à la stricte sphère privée » mais au choix individuel. Elle garantit
la liberté de conscience, l'égalité de tous les citoyens quelle que soit leur
croyance, la neutralité de l'État à l'égard des religions et le libre exercice des
cultes.
La neutralité s’applique donc aux agents de l’Etat en tant que tels mais pas
aux élèves qui ont bien le droit d’avoir une religion, de chercher à la vivre et
même de la revendiquer. Sinon, quelle serait leur liberté de conscience ?
Le problème, c'est bien directement l'éventuel contenu idéologique islamiste
du message véhiculé par les porteurs de tels vêtements qui sont le signe,
rappelons-le, de l’asservissement des femmes dans les pays où ils leur sont
imposés. Invoquer la laïcité ici, c'est tourner autour du problème plutôt que le
nommer.
L'interdiction des signes religieux ostentatoires est plutôt une règle de
discipline et aurait dû être présentée comme cela. Il aurait été plus simple et
plus juste en effet d'aborder ces questions sous l'angle de la tenue correcte : pas
de casquettes, de capuches, hijabs, jeans troués, djellabas, tongs, babouches,
crop-top, que sais-je encore... Pourquoi ne pas instaurer à l’école un uniforme
moderne et seyant pour tous ? Cela permettrait enfin de se focaliser sur
l’essentiel : l’enseignement.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
Votre Radio vit grâce à vos dons
Nous sommes un média associatif et professionnel.
Pour préserver la qualité de nos programmes et notre indépendance, nous comptons sur la mobilisation de tous nos auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

