
A vrai dire...
présentée par Alain Charlier, Béatrice Ducellier, Thierry Grenet, P. Vincent de Labarthe, Anne-Cécile Suzanne, Marc Tesniere, Lecointre Vianney
Edito du jour : toute l'actualité est sujette à réflexion, nos éditorialistes partagent la leur
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2 décembre 2025Connaître ton nom, par Marie-Thérèse Pernod
Je me souviens de vieilles légendes celtiques où donner son nom à une fée, c’était accepter de ‘s abandonnez à son pouvoir et en parallèle, Shakespeare fait dire à Juliette dans la fameuse scène du balcon « Qu'y a-t-il dans un nom ? Ce que nous appelons une rose, sous un autre nom, sentirait tout aussi bon. »
Alors que dire, au fond, du nom de quelqu’un ? simple suite de lettres ou une véritable puissance d’identité ?Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
28 novembre 2025Aimer la paix, par Vianney Lecointre
Devant les maires de France réunis en congrès le 18 novembre dernier, le chef d’état-major des armées, le général Fabien Mandon, a prononcé un discours de plus de 30 minutes où il a mis l’accent sur le moment grave que nous vivons, face à la montée des comportements de prédation de grandes puissances comme la Chine et la Russie, à la déstabilisation de
l’Afrique notamment du fait du terrorisme djihadiste et au désengagement des Etats-Unis qui ne tiennent plus à assurer la sécurité de l’Europe.
Il pense que nous avons les moyens
collectifs en Europe de faire nous-mêmes face à ces menaces. Mais il s’est inquiété que nos
pays aient la force d’âme pour accepter de se faire mal pour protéger ce que nous sommes. Et
il a averti : « Si notre pays flanche, parce qu’il n’est pas prêt à accepter de perdre ses enfants, (…)
de souffrir économiquement parce que les priorités iront à de la production de défense par
exemple, si on n’est pas prêt à ça, alors on est en risque. »
Si l’émotion qu’a suscité une telle déclaration est légitime, on voudra bien considérer
qu’elle n’a rien de belliqueux, contrairement à ce que laissent entendre des polémistes de tout
bord, nostalgiques sans doute du régime soviétique et de la division de l’Europe en deux, ou
qui ont montré dans un passé récent leur proximité avec Poutine.
Je cite encore un autre général, Pierre Schill, chef d’état-major de l’armée de terre : « Le
rôle des armées françaises, aujourd’hui, c’est d’éviter que la guerre survienne. Nous ne sommes
pas en guerre, mais nous ne sommes plus en paix. » Peut-être en avons-nous d’autant moins
conscience que, face à l’expansionnisme russe, l’Ukraine fait actuellement rempart. Mais le
soi-disant plan de paix américain l’invite à reconnaître sa défaite. Alors qu’en sera-t-il demain,
si la Russie s’attaque à la Pologne ou aux Pays Baltes, dont l’espace aérien est déjà
régulièrement violé par de mystérieux drones ?
Permettez-moi, pour finir, de produire une nouvelle citation, datant celle-là de 1939, du
fameux philosophe français Raymond Aron, gaulliste de la première heure, éditorialiste au
Figaro du temps de la Guerre froide : « Face à des régimes qui déclarent que la force est la seule
raison, face à des régimes qui affirment qu'ils sont héroïques et que les démocraties sont lâches,
il me paraît dérisoire de parler perpétuellement de pacifisme, ce qui revient à enfoncer
davantage dans l'esprit des dirigeants fascistes l'opinion qu'effectivement les démocraties sont
décadentes. Quand on parle à des gens qui font profession de mépriser la paix, il faut dire que, si
l'on aime la paix, ce n'est pas par lâcheté. »Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
27 novembre 2025Entrer dans l'Avent, par Alain Charlier
Chers auditeurs,
A regarder les vitrines et les rayons des magasins, on pourrait croire que Noël est la semaine prochaine. Jouets, parfums, bijoux, bibelots, livres, maroquinerie, tout prend sa place sur les étagères des boutiques pour le ravissement des petits et des grands.
Cette fête est aussi l’occasion de revoir la famille, bien souvent dispersée au cours de l’année. En prenant son envol du foyer familial, chacun a choisi (ou subi) un mode de vie, a connu des expériences qui l’ont forgé, vit dans un environnement qu’il façonne et qui le façonne. Les personnalités se sont affinées et affirmées éloignant les uns, rapprochant les autres. De la concorde ici, et là, des tensions.
La famille !! Un reflet miniature de la société.
Bien sûr, on s’embrassera en arrivant chez l’hôte. Bien sûr, on s’offrira les cadeaux que l’on a pris le soin de choisir, en espérant qu’ils ne poursuivront pas leur carrière dès le lendemain sur Ebay. Bien
sûr, les affinités dessineront des temps d’échanges heureux entre tel et tel. Bien sûr les inimitiés crisperont tel et tel autre.
Cependant le lien familial persiste au-delà des conflit d’opinion, de valeurs dans la fratrie, ou entre les générations. Combien voudrait-on que ces retrouvailles se passent bien ! Combien aimerait-
on éviter les frottements ! Mais il suffit parfois de peu – une parole malheureuse, un geste maladroit – pour que reviennent à la surface un « dossier » enfoui, un souvenir mal oublié, un mot blessant pas
tout à fait effacé. Alors s’installe le malaise, la bouderie, la colère froide voire l’emportement incontrôlé. Et puis la fête semble gâchée. Et on regrette. L’émotion s’estompe, et l’on ne sait comment revenir vers l’autre. Parfois la réconciliation se fraye un chemin. Peut-être même aussi le pardon… mais pas toujours !
Et si nous profitions de ce mois de l’Avent pour vraiment préparer cette fête de la Paix qu’est Noël, en lui donnant tout son sens ? Un coup de fil à ceux que nous aimons pour qu’ils nous aident à surmonter un éventuel moment de friction. Un message à ceux qui nous irritent parfois pour poser un cadre de bienveillance, de respect, et d’évitement des sujets qui fâchent.
A méditer…Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
18 novembre 2025Charité ou oubli de soi ? par Marie-Thérèse Pernod
Marie-Thérèse Pernod partage un dilemme que beaucoup de personnes chrétiennes connaissent : jusqu'où peut-on se donner aux autres ?
Son expérience au Congrès Mission lui a permis de réfléchir à cette notion de charité. Comment aimer véritablement les autres tout en respectant son propre appel ?Droits image: ©RCF
14 novembre 2025Léon XIV et la COP30, par Vianney Lecointre
La COP30, 30ème conférence de l’ONU sur le climat, s’ouvre à Belem au Brésil dans une ambiance de scepticisme. Que peut-on encore attendre des COP ? titrent certains journaux. Car, de fait, les efforts réellement mis en œuvre par les Etats au cours de ces dernières années sont bien loin d’être à la hauteur de l’enjeu.
Et pourtant, notre pape Léon pense que « cette Conférence devrait devenir un signe d’espérance ». Dans un monde qui est déjà à feu et à sang, il souligne que « la paix est aussi menacée par le manque de respect dû à la Création, par le pillage des ressources naturelles et par le déclin progressif de la qualité de vie à cause du changement climatique ». Selon lui, « la recherche de la paix par les hommes de bonne volonté deviendrait sûrement plus facile si tous reconnaissaient le lien indissoluble entre Dieu, les êtres humains et l’ensemble de la Création ». Et, dans la continuité de son prédécesseur, le pape François, mais aussi de Jean-Paul II qui déjà qualifiait la crise écologique de « question morale » et préconisait le « développement de nouvelles solidarités », Léon XIV appelle à vivre une véritable conversion écologique qui passe par « une nouvelle architecture financière centrée sur l’humain » et la promotion d’« une éducation à l’écologie intégrale » pour « mieux respecter la Création et sauvegarder la dignité de la personne ainsi que l’inviolabilité de la vie humaine ».
On le voit bien, pas plus que François, Léon XIV n’est partisan des demi-mesures et sa posture encouragera tous ceux qui ont soif de justice, de beauté, de dignité, de sens, et, qui loin des considérations laïcistes, savent à quel point il est important de tenir compte du projet de Dieu pour l’homme et pour le monde, d’où l’emploi, de sa part, du terme conversion. Ce discours est radical, au sens étymologique du mot, puisqu’il s’attaque aux racines des causes du mal. Cette radicalité-là n’a évidemment pas grand-chose à voir avec un repli identitaire ou passéiste et je pense que tout Chrétien peut se l’approprier. Cette radicalité ressemble à celle du Christ quand il dit, par exemple, que « Vous ne pouvez pas servir Dieu et l’argent ». Car, oui, de nouvelles logiques sont nécessaires, nos richesses ne sont pas seulement financières et la sobriété et la recherche du bien commun devraient être les fondements de l’organisation de nos sociétés à tous les niveaux, de l’international au local.Droits image: Lecointre Vianney
13 novembre 2025Après les attentats, par Alain Charlier
Chers auditeurs,
Avez-vous entendu, avez-vous écouté les témoignages des survivants de ces horribles attentats du 13 novembre 2015 ?
Ils disent l’inconsolable tristesse d’avoir perdu un père, une mère, un frère, un enfant, qui était juste à côté d’eux à la sortie d’un match de football, dans une salle de spectacle ou sur la terrasse d’un
café, d’un restaurant.
Ils disent les cauchemars terribles qui les hantent encore parfois.
Ils disent le tsunami émotionnel et psychologique qui a dévasté leurs couples, leurs familles, leur vie.
Nous pouvons aussi y associer d’autres attentats perpétrés avant et après. Peut-être moins meurtriers… Mais que sont les chiffres pour traduire l’impensable, l’inacceptable ?
Certains témoignent également de leur volonté de comprendre les terroristes… leur volonté d’être compris aussi par eux… d’être rejoints dans la souffrance. Comme pour chercher à créer un lien entre
celui ou celle qui souffre encore et le meurtrier, que tout semble séparer. Ce lien existe, c’est la victime dont la vie a été enlevée de façon profondément injuste et aveugle.
Tous les rescapés témoignent de leur vœu immense de PAIX. La paix intérieure, la paix entre les personnes, la paix entre les peuples. Une paix qui construit au lieu de détruire.
Ils témoignent de leur vœu immense d’AMOUR. L’amour ravagé dans leurs foyers, l’amour entre les personnes, l’amour entre les peuples. Un amour qui unit au lieu de diviser.
Ils témoignent de leur vœu immense de VÉRITÉ. La vérité qui ne s’impose pas, la vérité qui se partage, la vérité qui enrichit et se complète de celle des autres. Une vérité qui libère au lieu d’enfermer.
Ils témoignent de leur vœu immense de VIE. La vie en plénitude, la vie respectée, la vie qui se reçoit comme un cadeau. Une vie qui se transmet au lieu d’être ôtée.
Comment ne pas reconnaître l’image du Christ, dont la vie a été si injustement enlevée. Lui qui inlassablement, nous donne sa Paix. Lui qui, éternellement, est l’Amour, la Vérité et la Vie ?Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
7 novembre 2025"La laïcité est-elle ce que l'on nous dit ?", par Guy Fournier
Nous semblons évoluer vers une conception de la laïcité à la française de plus en plus étriquée et réductrice. On peut craindre que cela favorise un double glissement négatif : faire de la foi une affaire privée, à l'abri des regards, et pousser des croyants à se radicaliser.Droits image: © Guy Fournier
4 novembre 2025Les amis du ciel, par Marie-Thérèse Pernod
Cet épisode est une invitation à redécouvrir la beauté d’une Église vivante où les saints et nos défunts ne sont jamais très loin, car en Christ, le Ciel est déjà à notre portée.Droits image: ©Marie-Thérèse Pernod
31 octobre 2025"Vive les pâturages", par Vianney Lecointre
Nos auditeurs ornais ont la chance de pouvoir trouver, tous les semestres, dans toutes les bonnes librairies et maisons de la presse, la revue Orne Nature. Le numéro 18, correspondant à l’automne-hiver 2025, est paru récemment.
Si, comme son nom l’indique, elle met en valeur les merveilles de la nature dans l’Orne, n’y figurent pas que de bonnes nouvelles. Et s’il y a, comme il est dit dans l’éditorial, un vrai bonheur à observer nos prés et la vie qui s’y développe, il y est malheureusement fait le constat de la régression des prairies permanentes qui ont perdu plus de la moitié de leur surface depuis 1940 et notablement ces dernières années, du fait du recul de l’élevage et des pâturages en extérieur. Pourtant les prairies sont non seulement des espaces de production, mais contribuent aussi à l’accueil de la biodiversité, à l’épuration de l’eau, au stockage de carbone dans les sols et bien sûr à la beauté de nos paysages.
Nous savons tous que nous devons consommer moins de viandes, et notamment de viande bovine, la plus problématique. Mais le bilan carbone du kilo de bœuf issu d’une bête nourrie à l’herbe dans un bocage ancien qui se situe à proximité du consommateur n’est pas du tout le même que celui du bœuf importé élevé dans des conditions moins propices. D’après certains calculs, la différence en terme d’émission de CO2 nette peut être de 1 à 10. C’est dire qu’il ne s’agit pas de condamner l’élevage traditionnel, bien au contraire ! Or, en France, la consommation de viandes ne recule pas et, si la part de la viande bovine régresse un peu, c’est surtout au détriment de la production locale, non des importations qui restent importantes.
Quelle leçon pouvons-nous tirer de cela ? Que la préservation de la planète, comme l’on dit parfois de manière un peu grandiloquente, mais aussi, et c’est lié, de notre environnement immédiat, dépend beaucoup de notre attitude de consommateur. Elle a, sur bien des sujets, plus d’impact sur notre avenir que même notre vote lors des élections. En l’espèce, soyons attentifs à manger de la viande plus modérément et, quand c’est le cas, à privilégier des produits de qualité dont nous sommes sûrs de la provenance. Et que vivent les pâturages !Droits image: ©Vianney Lecointre
30 octobre 2025Quelle place pour la démocratie dans une France fracturée? par Alain Charlier
Chers auditeurs,
Une France fracturée entre des partis politiques qui s’entredéchirent le pouvoir. Des concitoyens qui délaissent les urnes quand elles les appellent à voter. Des problèmes de sécurité et un enlisement
économique qui s’amplifient, malgré ou à cause de tentatives de solutions remises en cause d’un gouvernement à l’autre.
Mais comment ce pays se débrouille-t-il pour compter autant de prix Nobel, et d’intellectuels de haut niveau tout en échouant là où ses voisins finissent par s’en sortir ?
Et si cela venait d’un problème de vocabulaire ? Et si tout partait d’une définition équivoque ?
L’étymologie du mot démocratie est claire : dêmos = peuple et kratos = pouvoir. C’est donc un système de gouvernement qui accorde le pouvoir au peuple. D’un point de vue pratique, le peuple ne peut se représenter lui-même pour se gouverner. Comment entendre 69 millions de personnes s’exprimer sur tous les sujets ? D’où le système de représentants du peuple : nos chers élus !!
Mais ces élus, sont-ils toujours orientés à représenter le peuple ? Et ce peuple, fait-il confiance à ses élus pour donner les meilleures chances à notre pays ? Et les deux ont-ils en tête que gouverner c’est
servir le Bien Commun et pas forcément l’intérêt général ou pire l’intérêt particulier ?
Arrêtons-nous pour nous poser quelques questions :
? Concitoyen, est-ce que tu attends que la démocratie fasse valoir ton avis, s’occupe de ta situation, résolve tes problèmes ? Ou bien est-ce que tu attends de tes élus qu’ils se mettent d’accord pour prendre les meilleures décisions pour le pays ?
? Élu, est-ce que tu rédiges un programme pour séduire ton électorat, pour répondre à une idéologie ? Ou bien est-ce que tu tiens compte de la réalité pour éviter de vendre du rêve ?
Est-ce que tu es prêt à céder ta place pour que d’autres fassent vivre la démocratie ?
Tant que des élus continueront de bercer le peuple d’illusions irréalistes et coûteuses, tant que d’autres élus voudront leur part du gâteau « pouvoir », et tant qu’une partie du peuple espèrera gagner contre une autre partie du peuple, non, je ne parlerai pas de démocratie.Droits image: ©Gerd Altmann de Pixabay
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