Comment être heureux et goûter au bonheur ? Cette question, vieille comme le monde, est encore d'actualité. Reste à savoir où trouver cet épanouissement. La tradition chrétienne répond à cette question avec un paradoxe : c'est en se perdant de vue que l'on se trouve, c'est en se donnant qu'une joie profonde nous est offerte.
C'est de la joie dont il est question avec Martin Steffens, auteur d'un "Petit traité de la joie" ( Salvator). Philosophe, grand connaisseur de Nietzche et de Simone Weil, Martin Sfeffens évoque ce consentement à la vie que nous n'avons pas choisie.
"On reçoit des épreuves sans les avoir demandées. On peut se demander que faire de cela. Sans doute, le secret de la joie se trouve dans un consentement vis-à-vis de cela, et qui commence par notre vie propre", dit-il.
La réponse qu'on apporte à ce cadeau et parfois ce fardeau que nous accueillons détermine selon lui le reste de notre vie. Soit on se résigne, en suivant l'idée d'un destin, soit on ouvre les bras aux épreuves, en accompagnant ce que nous n'avons pas choisi de notre propre volonté.
Ce qui est déterminant, souligne Martin Steffens, ce n'est pas tant ce qui nous arrive que ce que nous en faisons.
"Bien souvent, on donne des conditions à notre bonheur. On oublie de conjuguer sa vie au présent. En nous recevant dans la simplicité de notre existence, on reçoit le passé, le présent et l'avenir comme un présent. Cela donne la même joie que quand un quiproquo est levé avec un ami. Avec notre vie, il nous est souvent demandé d'élargir notre désir à ce réel que nous ne comprenions pas, pour qu'il nous apparaisse dans sa cohérence".
Au lieu de rendre le monde disponible à soi, la pirouette consiste à se rendre disponible au monde.
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