Les algorithmes de la CNAF sont discriminants !, par Véronique Devise
En partenariat avec LE SECOURS CATHOLIQUE-CARITAS FRANCE
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TRIBUNE CHRETIENNE - Un temps de partage spirituel a été organisé au Centre d'entraide pour les demandeurs d'asile et réfugiés (Cedre), à Aubervilliers, en mars. Une discussion organisée par le Secours catholique, avant d'autres rencontres avec des exilés, à Calais, pendant le ramadan.
En cette semaine qui marque la fin du ramadan, et après les fêtes de Pâques, j’avais envie de vous partager des moments spirituels qui se vivent avec des personnes de confessions diverses. Honorer la dimension spirituelle de toute personne en galère est un puissant levier de reconnaissance de sa dignité et de lutte contre la misère.
Le mois dernier, le Centre d'entraide pour les demandeurs d'asile et réfugiés (Cedre) a organisé un après-midi de discussion, ouvert au public, sur le thème de la spiritualité et de l’exil. C’est en constatant que le sujet était une source de questionnement pour beaucoup de personnes exilées que cette antenne du Secours Catholique a voulu mettre en place des moments de convivialité autour des questions « de mixités spirituelles, mais aussi culturelles et linguistiques. Nous étions alors en plein mois de Ramadan et de Carême, c’était là une belle occasion de faire vivre le dialogue. Onja, réfugiée malgache et bénévole au Cedre, a raconté la manière dont elle a dû "réinventer [sa] spiritualité". "À Madagascar, j’allais me purifier sous des cascades, dans des sources d’eau... Il n’y a rien de tout cela à Paris, alors je fais autrement, je me purifie sous la douche en imaginant une source de lumière, je vais méditer dans des églises...".
L'accueil de jour des personnes exilées de Calais a organisé plusieurs repas de rupture du jeûne, en collaboration avec la Grande Mosquée de Paris et les Mosquées de la ville. Deux ont été proposés sur place et trois comme repas à emporter.
Le recteur de la Grande Mosquée de Paris, Chems-Eddine Hafiz, est venu partager l’iftar (le repas de rupture du jeûne) avec les personnes exilées. Cela a été l'occasion pour notre aumônier Philippe Demeestère et lui-même d'avoir un échange inter-religieux avant la rupture du jeûne. Un moment très fort pour toutes les personnes présentes ce jour-là.
Oui ! Pour les personnes qui fuient leur pays et qui laissent tout derrière elles, la spiritualité peut être une source de résilience qui les aide à continuer d’espérer et à rêver d’une vie digne. "Être en exil, c’est parfois s’extraire d’une communauté spirituelle" nous dit Onja. Permettre à chacun et chacune de vivre sa spiritualité, même loin de sa maison, de ses proches et de ses racines, est vital.
Si dans ces parcours de vies abîmées, les "voyages extérieurs" ont leurs lots de souffrances, partager avec d’autres ses "voyages intérieurs" est une vraie source de paix, de force et de joie. Vivre des moments dédiés « à la spiritualité, et non pas aux seules religions. Cela n’exclut personne", souligne Aman. Certain de l’utilité de ces partages, il nous dit que "des moments comme celui-ci, de convivialité et de partage autour de la spiritualité, sont très importants pour se comprendre".
C’est un beau défi à relever, dans un contexte où le repli sur soi peut parfois être la tentation : faire un chemin de fraternité, au nom de l’Évangile et d’un Jésus qui accueillait tout le monde, païens et croyants d’autres religions, un chemin de joie et de construction!. Comme le dirait notre aumônier, il y a là quelque chose de la Galilée des nations, réjouissons-nous ! Partager nos chemins intérieurs, c’est faire droit à la dignité de chacun d’entre nous, et c’est contribuer à la fraternité et à la paix !
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