Si les dirigeants politiques du monde entier vont se réunir à Glasgow pour la COP26 sur le climat pour participer aux négociations, d'autres acteurs auront le rôle d'observateur. C'est le cas notamment des associations et des ONG.
Le 1er avril 2020, les Nations Unies annonçaient le report de la COP26 en raison de la pandémie et des conditions sanitaires. "Ce n’est pas une pause de l’action climatique, le changement ne s’arrête pas pendant ce temps" rappelle Fanny Petitbon, responsable de plaidoyer et experte climat pour CARE France. Cette COP26 va bien avoir lieu, du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow, et ce ne sont pas moins de 27 000 personnes qui devraient participer. Des enjeux importants vont être abordés lors des nombreux échanges.
Clara Alibert, chargée de plaidoyer international Droit à l'alimentation et Climat au Secours Catholique va représenter l'association à la COP pour lutter contre l'injustice liée au climat : "Le réchauffement climatique est l'une des plus grandes injustices, puisque ce sont des communautés qui ne sont absolument pas responsables de ce réchauffement qui en subissent". Fanny Petitbon confirme : "ce que nous font remonter nos collègues dans le monde, c’est que le changement climatique nous fait revenir en arrière sur les progrès d’éradication de la pauvreté […] plus aucun pays n’est épargné par le changement climatique mais nous sommes inégaux face à ce phénomène".
"Le système capitaliste est basé sur la croissance. On pourra toujours faire des COP, mais tant qu’on ne changera pas de modèle économique, on ira droit dans le mur" déplore Pierre, auditeur de l'émission. Son propos est soutenu par Clara Alibert : "c’est ce modèle qui nous a conduit à un tel changement, il faut s’y attaquer. Ça concerne notre façon de consommer et nos systèmes alimentaires. On produit pour nourrir 12 milliards d’êtres humains alors que 800 000 millions de personnes souffrent de la faim".
Quid des chefs d'Etat qui seront présents à la COP ? "On assiste parfois à une déconnexion de la réalité, on a l’impression d’avoir des gens du gouvernement qui oublient totalement l’urgence climatique à leur porte" dénonce Fanny Petitbon rejointe par Myrto Tilianaki, chroniqueuse et chargée de plaidoyer au CCFD-Terre Solidaire : "certains Etats plantent des dizaines de millions d’arbres pour compenser les émissions de carbone des pays et entreprises. Ils sont généralement plantés dans les pays du Sud, où vivent des populations qui dépendent des terres. La plantation pourrait mettre en péril leur souveraineté alimentaire". Pour Clara Alibert du Secours Catholique, "il faut changer de modèle d’agriculture, passer de ce modèle hyper émetteur à un modèle respectueux de la planète et des populations. Nous serons à Glasgow pour présenter le modèle d’agroécologie qui permet de nourrir les populations tout en respectant la planète".
Fanny Petitbon qualifie les ONG comme "des phares dans la tempête, ceux qui sont là pour aider les délégations des pays du sud, plus petites que celles d’autres pays". La COP26, c’est aussi l’occasion de permettre des rencontres entre les ONG et les représentants politiques. "Tous les moments sont bons pour aller parler aux négociateurs et négociatrices. La pression citoyenne est importante pendant ces négociations, ou plus tard comme dans le cadre des élections qui vont venir en France" indique Fanny Petibon. Les actions sont menées tous les jours, "on se réunit avec un ordre du jour, des sujets de négociation, c’est la force d’y aller en inter-associatif : on arrive à couvrir tous ces sujets" explique Clara Alibert.
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